Sainte-Foy-la-Grande

Porte du Périgord

Sainte-Foy-la-Grande, bastide des confins

La bastide, située à l’extrémité orientale du département, a toujours occupé une position particulière entre le Périgord et l’Agenais, tant sur les plans historique et religieux, que géographique et administratif.

La cité, l’une des plus petites communes de France, s’étend sur 51 hectares presque entièrement urbanisés.

Cadastre napoléonien - Sainte-Foy-la-Grande Archives Départementales de la Gironde

La plus ancienne des bastides girondines

Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, frère de Louis IX, fonde la ville, en 1255, en paréage avec l’abbaye Sainte-Foy de Conques, qui avait fondé, dès 812, un établissement religieux sur l’emplacement de la bastide.

En 1256, Alphonse accorde à ses habitants une charte de coutumes, qui a servi de modèle pour bon nombre de créations urbaines ultérieures (Monflanquin, Sauveterre-de-Guyenne…). Sainte- Foy fait partie du diocèse d’Agen et de l’archidiaconé de Vesaume.

Elle rentre dans le giron des Anglais, comme le reste de l’Agenais, par un traité que Louis IX signe

Bastide de plaine, site fluvial

La bastide s’élève sur un territoire vierge de toute construction, sur la rive gauche de la Dordogne, dans une presqu’île formée par la «rivière» et par deux ruisseaux le Rance à l’ouest, et le Veneyrol à l’est.

A gauche : Sainte-Foy-la-Grande avant 1846, huile sur toile- Mairie > 

Sainte-Foy-la-Grande avant 1846, huile sur toile- Mairie

Des origines à aujourd’hui | permanence de l’héritage médiéval

Un élan interrompu

Pour dynamiser un habitat déjà existant, on a prévu l’établissement de mille lots cadastrés en vue de l’arrivée de nouveaux habitants.

Le lotissement n’a pas eu le succès escompté : sur les lots prévus, seuls soixante-dix sont encore visibles sur le cadastre de 1829. On évoque plusieurs raisons à cet échec : le caractère tardif de la fondation, le manque de territoire qui n’a pas créé de richesses, l’isolement par rapport aux chemins et voies naturelles ainsi que la proximité de sites urbains concurrents, Sauveterre-de-Guyenne notamment.

Un plan caractéristique conservé

Sainte-Foy est originale par son plan orthogonal, divisé par des rues droites qui se coupent à angle droit, excepté deux rues diagonales dans l’angle sud-est.

La place, excentrée, est entourée de couverts qui subsistent sur trois côtés ; l’église est bâtie dans un des angles de la place. A l’origine, la cité est ceinte de murailles ; les portes, (quatre du côté de la terre, une vers la rivière) et les remparts ont disparu au XIXe siècle, au profit des quartiers périphériques.

Les îlots sont carrés dans l’axe nord-sud de la place, et rectangulaires pour les autres. Les quatre anciens quartiers subsistent toujours.

Une ville prospère dès sa création

Malgré l’absence d’un territoire dépendant, Sainte-Foy connaît un développement économique durable grâce au commerce du vin, qui a pour théâtre son port.

Marchands y centralisent la production locale et jouent un rôle d’intermédiaires pour ceux de Bergerac. A l’époque anglaise, les vins expédiés sur des gabarres vers Libourne ou Blaye sont embarqués sur les navires de haute mer à destination des îles britanniques.

Le marché du samedi, classé parmi les 100 plus beaux marchés de France, attire aujourd’hui les habitants du Pays Foyen et des alentours et propose des produits du terroir.

Le temple, rue Louis Pasteur – Sainte-Foy-la-Grande
Maison à tourelle d’angle, 102 rue de la République – Sainte-Foy-la-Grande

Ville prostestante

Paul Broca (1224-1880) Mairie

Paul Broca (1224-1880) Mairie

La Religion Réformée implantée à Sainte-Foy au XVIe siècle, est toujours très présente dans la cité.

Le Temple du début du XIXe siècle remplace celui du XVIe siècle. Sainte-Foy est célèbre par ses personnalités illustres, les médecins Gratiolet et Broca, les géographes E. et O. Reclus et l’historien de l’art Elie Faure.

Maison | le subtil mélange de la pierre, du bois et de la brique

Principes constructifs

L’architecture des maisons, liée au parcellaire, ne prévoit qu’un développement en longueur, expliquant des pièces successives. Devant se trouve une boutique, au milieu, la pièce est obscure.

Le premier étage est réservé à l’habitat, salle à vivre devant, et chambres derrière. Un espace est réservé à un jardinet à l’arrière de la maison.

Le faîtage est parallèle à la rue ou perpendiculaire, « avec pignon sur rue ». La maison d’angle bénéficie de deux ou trois façades éclairées.

Porte XVIe siècle, rue Victor Hugo-Sainte-Foy-la-Grande

Mise en oeuvre de matériaux traditionnels

Les maisons sont construites en pierre, brique et bois. Suivant les époques, les matériaux ont été utilisés en fonction de leur prix de revient. L’usage de la pierre est le refl et d’une certaine appartenance sociale.

Les fenêtres sur les façades évoluent le plus souvent en fonction des goûts du moment : fenêtres géminées en arc brisé, fenêtres à remplage (XIIIe siècle), puis fenêtres à meneaux (XVe-XVIsiècles).

La porte est l’autre élément architectural important de la maison et quelques-unes ont gardé leur aspect médiéval.

Maison à pan de bois sculptés, 102 rue de la République-Sainte-Foy-la-Grande

Sainte-Foy-la-Grande et ses maisons

Les maisons d’époques différentes sont le refl et de sa prospérité. Rue des Frères Reclus, (maison Félix), Ruet Notre-Dame, maisons en pierre du XIIIsiècle (grandes portes ogivales au rez-de-chaussée, fenêtres géminées trilobées à l’étage) ; maisons de notables en pierre, à tourelle d’angle du XVIsiècle, rue de la République, maisons bourgeoises des XVIIe et XVIIIe siècle…

Présentes à Sauveterred-e-Guyenne (rue Laffon), Monségur (rue Barbe), les maisons à pans de bois sont nombreuses à Sainte-Foy-la-Grande : l’une est particulièrement remarquable, avec ses bois sculptés.